RÉUNION DU BUREAU DE LA FDSEA 54 : UNE CONJONCTURE AGRICOLE ALARMANTE
Ce vendredi 07 avril, j’ai participé à la réunion trimestrielle du bureau de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Meurthe-et-Moselle. Ces échanges réguliers sont essentiels pour rester au plus près des réalités du terrain et des préoccupations du monde agricole.
Ce rendez-vous a permis de faire un point complet sur une conjoncture particulièrement tendue. La situation économique des exploitations est préoccupante : trésoreries fragiles, dettes fournisseurs en hausse, et forte incertitude sur les récoltes à venir en 2025. Les coopératives agricoles font part de leurs inquiétudes croissantes, notamment face aux conséquences du changement climatique.
La fièvre catarrhale ovine (FCO) frappe durement la région Grand Est. Plus de 5 000 foyers ont été déclarés, provoquant la mort de 22 000 veaux et 5 000 vaches, avec une chute importante de la production laitière. Si un vaccin est attendu pour le mois d’août, les moyens actuels sont insuffisants : la région a voté une aide d’1 million d’euros, là où 10 millions seraient nécessaires pour vacciner l’ensemble du cheptel.
À ces difficultés sanitaires s’ajoutent des tensions commerciales et fiscales. La taxation des engrais azotés russes par la Commission européenne et la hausse de 6 % de la taxe sur le gaz russe impactent directement les coûts de production. Par ailleurs, les exportateurs de vin du Toulois, qui expédient jusqu’à 30 % de leur production vers les États-Unis, subissent de plein fouet les effets du retour des taxes Trump.
Les inquiétudes sont aussi vives concernant la PAC. Dans notre département, 100 % du revenu agricole des exploitations en zone intermédiaire dépend de ces aides. Toute modification met en péril la viabilité des fermes. Or, la prochaine réforme de la PAC prévue en 2028 soulève déjà de nombreuses interrogations. Le manque de simplification et les multiples instructions administratives pèsent lourdement sur leur quotidien.
Il a était également rappelé l’importance d’anticiper le renouvellement des générations : dans les dix prochaines années, 50 % des éleveurs partiront à la retraite. Chaque exploitation qui disparaît entraîne avec elle la fermeture d’ateliers de transformation, essentiels à la vie économique locale. Il est urgent de préserver ces outils, d’autant plus rares dans le Grand Est.
Je resterai pleinement mobilisée pour défendre nos agriculteurs, porter leurs préoccupations à Paris, et soutenir les mesures concrètes qui garantiront l’avenir de notre souveraineté alimentaire.
Merci à Jeremy JENNESON, président de la FDSEA 54, à son bureau, pour la qualité de ces échanges et pour leur engagement constant.