AUDITIONS D'ARKEMA ET DE VENCOREX
Malgré les demandes du Parti socialiste de nationalisation temporaire de l’usine iséroise Vencorex, placée en redressement judiciaire en septembre, celle-ci a finalement été partiellement rachetée le 11 avril par la société BorsodChem, filiale hongroise du groupe chinois Wanhua.
C’est un drame social : seulement 30 personnes et 24 volontaires vont être repris sur un effectif total de 450 salariés. Et c’est un drame industriel : le groupe chinois va faire main basse sur quatre-vingts années d’histoire industrielle et chimique française sur le sel, la matière première qui permet de fabriquer du chlore, de la soude et de multiples dérivés, indispensables pour des secteurs stratégiques comme la défense, l’aérospatial et le nucléaire…
Depuis la mise en redressement judiciaire de Vencorex, c’est toute une filière souveraine qui retient son souffle car toutes les activités sont dépendantes les unes des autres. Arkema dépend ainsi des sels produits par Vencorex pour fabriquer du chlore, de la soude et de l’eau oxygénée. En janvier, Arkema a envisagé la suppression de 154 postes dans son usine en Isère.
Dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur la multiplication des plans de licenciements, nous avons donc auditionné aujourd’hui les représentants de Vencorex et d’Arkema afin de mieux comprendre le rôle des pouvoirs publics dans ces opérations qui mettent en danger une filière essentielle pour notre souveraineté et notre autonomie stratégique, des principes pourtant si chers au Gouvernement depuis la crise du Covid, dans les paroles mais apparemment pas dans les actes…
À cette occasion, les représentants syndicaux nous ont fait part d’un sentiment partagé : de nombreux salariés préféreraient garder leur emploi plutôt que recevoir une prime de licenciement.
Lorsqu’une usine est fermée, c’est un territoire qu’on abandonne et des citoyens qui ont le sentiment d’être oubliés. La responsabilité de l’Etat est énorme.