CÉRÉMONIES DE LA JOURNÉE NATIONALE DU SOUVENIR DES VICTIMES ET DES HÉROS DE LA DÉPORTATION À NANCY
Ce dimanche 27 avril à Nancy, la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation a été marquée par un double hommage : une cérémonie commémorative avec l’inauguration d’un monument au parc Charles III, et une cérémonie d’hommage au cimetière israélite de Nancy.
Parmi les moments les plus marquants, la présence de Stéfan Lewandowski, survivant des camps et centenaire, a rappelé avec force l’importance de transmettre ces récits à une époque où les derniers témoins directs disparaissent.
Cette matinée de mémoire a été aussi celle d’un aboutissement : l’installation de l’œuvre de l’artiste Nicolas Daubanes, intitulée Des murmures et des éclats, dans le parc Charles III. Ce nouveau monument, à la fois discret et profondément symbolique, vient répondre à une attente ancienne : celle d’un lieu dédié à la mémoire des déportés nancéiens, au sein même de la ville.
Le choix du site n’est pas anodin. Le quartier Charles III fut, pendant l’Occupation, un lieu de détention temporaire avant les transferts vers Écrouves, puis les camps. Ce passé dramatique trouve désormais un écho dans l’espace public, grâce à la ténacité de Nicole Creusot et de l’équipe municipale, qui ont porté ce projet avec conviction.
Cette journée d’hommage s’est poursuivie au cimetière israélite de Nancy. À travers ce moment de recueillement, nous affirmons notre fidélité aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, face à la barbarie et à l’oubli. La Nation n’oublie pas celles et ceux qui furent arrachés à leur vie pour ce qu’ils étaient. Leur souvenir nous oblige, aujourd’hui comme demain.
À l’heure où l’antisémitisme ressurgit en France et en Europe, ce moment est bien plus qu’un hommage : il est un appel à la vigilance. Il rappelle également que les crimes nazis ne se sont pas limités aux Juifs, mais ont aussi visé les personnes en situation de handicap, les homosexuels, les tziganes, les résistants, et tant d’autres.
Faire vivre la mémoire, c’est faire barrage à l’oubli. C’est affirmer, aujourd’hui encore, que la République se tient aux côtés de toutes celles et ceux qui furent persécutés au nom de ce qu’ils étaient.